Je viens d'un milieu familial prônant la culture dans tous les domaines artistiques possibles, grands oncles organiste, altiste ou violonistes, grand parents peintre pour l'une et chef d'orchestre, violoncelliste et pianiste pour l'un, arrière grand père photographe et ....herboriste, tante danseuse classique, mère historienne, frère archéologue, père érudit, musicien autodidacte, écrivain, oncle commandant de bateau et guitariste, etc....stoppons l'énumération non exhaustive, je suis née au milieu des livres, tableaux et à côté d'un piano à queue.
Je ne pouvais donc échapper à cette chape merveilleuse et ai décidé de jouer puisque mes souvenirs d'enfance furent bercés par Grieg, Fauré, Scriabine, Sibélius et tous les autres, les connus.
Un père imaginatif souhaitant accéder à mon désir d'étudier la musique dès le plus jeune âge, une mère plus sensée pour l'éducation de ses enfants imposant que je passe mon bac de lettres, et me voici propulsée dans un cursus classique de piano au conservatoire du Xème arrondissement de Paris, avec au bout un 1er prix de piano à l'unanimité en supérieur puis excellence (avec orchestre) et diplôme de fin d'études musicales en poche, j'effectue un virage pour tester les 2 années de classes "prépas" lettres classiques hypokhâgne et khâgne, passer un master d'allemand car j'adore Bach, Beethoven, Brahms, et profite de ma jeunesse afin d'obtenir un diplôme des ateliers des Beaux-Arts car peindre est aussi sensuel que jouer. Mes mains sont l'expression de mon coeur.
Je sympathique avec le curé de l'église Saint Merri à Paris et obtiens l'autorisation de jouer l'orgue de choeur une fois par semaine, puis à la suite d'une chute qui me laisse pantoise sur mon lit pendant une petite année, m'exerce à imiter le peintre Matisse avec ses grands bambous pour dessiner au plafond, et obtient un joli clavier léger afin de continuer la gymnastique des doigts.
Une fois remise, je pars travailler aux éditions Gallimard, puis débarque dans un merveilleux et réputé centre musical représentant la sublime marque de piano autrichien Bösendorfer ; je reste plusieurs années dans cet univers où existent salle de concert, studio de répétitions, studio d'enregistrement, bref le paradis des pianistes, où je côtoies François René Duchable, Jean Marc Luisada, Michel Petruccianni, Svatoslav Richter, Paul Badura Skoda et tant d'autres.
A plusieurs, nous créons une école de piano pour adultes, ce qui n'existait pas encore ;
je pars travailler fréquemment à Vienne en Autriche et c'est un enrichissement absolu, la musique est partout, à chaque coin de rue, dans toutes les familles, c'est magique.
Je pratique beaucoup de musique de chambre et donne des concerts privés au sein d'un réseau privilégié parisien.
Puis l'expérience venant, les enfants grandissant, germe en moi l'idée de transmettre toute mon expérience de musicienne et surtout partager l'envie de jouer et la manière d'apprendre ; j'ai tellement entendu mes amis , certaines personnes, se plaindre des exigences des professeurs de musique austères, que je réfléchis à la manière de transmettre un savoir qui exige beaucoup d'entraînement, de régularité quotidienne pour un résultat beau mais éphémère, le tout sans faire fuir les futurs pianistes.
Après quelques années ensuite dans la presse et la publicité à organiser de l'"évènementiel" musical, je reviens à mes premières amours, et commence à dispenser à Paris des cours de piano et de peinture en formant des petits ateliers, promulgue ces arts dans des documentaires sur Arte, puis à la suite de perturbations personnelles quitte la capitale et me "réfugie" à Orgeval pour une nouvelle vie ; je recommence tout à zéro et décide de me consacrer exclusivement à l'enseignement du piano dans des écoles de musique. Afin de continuer à aiguiser ce qui me sert de cerveau, je continue quand même mes expositions de peinture en Françe et à l'étranger mais de manière plus distante et sereine.
Je me prends de passion pour tous ces chérubins filles et garçons qui progressent de manière différente ; J'adapte mon enseignement en fonction de chaque élève, car chacun a un caractère différent, et la manière d'apprendre et de mémoriser peut être plus visuel pour l'un , auditive pour l'autre, digitale pour le troisième, je donne des exemples musicaux en faisant référence à la langue française, syntaxe, construction et phrasé, je compare la palette sonore à celle picturale, Mon acquis un peu éclectique me permet d'aborder l'enseignement de manière assez large.
J'aime particulièrement enseigner la musique classique et variétés, ayant des amis purs jazzmen et peu de pratique dans cette spécialité, je préfère rester très modeste dans cette partie. Mais les musiques du monde entier m'attirent, j'ai testé le violoncelle, la guitare, le triangle, et tissé des liens particuliers avec le milieu artistique japonais. Les oeuvres contemporaines de Messiaen, Boulez, l'Ensemble Intercontemporain sont sources d'études passionnantes.
Chaque année, je change mes morceaux, de même que les méthodes d'apprentissage afin de ne pas céder à l'ennui, pour eux, pour moi.
J'aime donner des objectifs, apprendre à sans cesse se perfectionner. Afin de faire des compositeurs, je n'hésite à faire ou proposer des arrangements plus faciles, ce peut être un déclencheur extraordinaire. L'encouragement est indispensable, la gaieté, l'enthousiasme d'apprendre doit absolument entrer en ligne de compte dans l'enseignement.
Il n'y a pas d'âge pour commencer, le plus tôt étant le mieux pour la souplesse des mains et des doigts, mais les adultes réservent de merveilleuses surprises et réalisent un rêve.
A une époque où l'on parle des seniors, citons la musique qui freine l'arthrose des doigts, freine alzheimer, évite la solitude ! La musique est pour tous.Il y a ce plaisir personnel, ou de partage, La musique développe une polyvalence extraordinaire des sens, des gestes, des mémorisations diverses, et puis ce plaisir tout simple d'exprimer sa tristesse ou son bonheur.
Il serait formidable de créer des "binômes" pour les élèves pianistes, ce serait l'occasion de jouer en plus des 4 mains, des morceaux avec d'autres instruments ; il faudrait absolument développer des cours de flûte, violon, cuivre, il y en a dans beaucoup de villages proches, Orgeval devrait pouvoir attirer aussi ce genre de professeurs.